« C’est la mort du diesel ». Depuis quelques mois, et notamment lors du salon de l’automobile de Bruxelles, cette phrase résonne comme si nous avions enfin trouvé la cause de tous les maux.
Initié par le groupe VAG et son (tristement célèbre) diesel gate, la fin programmée du diesel n’est pas le fruit du hasard. En effet, si aujourd’hui le Diesel n’a plus la cote, dites-vous bien que c’est uniquement par choix politique et donc par intérêt financier…certainement pas par intérêt écologique. Souvenez-vous des publicités qui prônaient le diesel comme LA solution par excellence. Il a fallu quelques annonces accrocheuses pour inciter l’acheteur à faire le pas vers ce carburant. Rappelons-le, dans les années 1970-1980, le diesel n’avait pas du tout la cote. Si le diesel a été mis en avant à cette époque, c’était uniquement par intérêt économique. Après la guerre, le général de Gaule a fait le choix de développer l’énergie nucléaire afin que la France soit indépendante en matière d’énergie. Dès lors, la plupart des foyers français se chauffaient à l’électricité plutôt qu’au mazout. Les raffineries ont dû alors trouver des alternatives pour écouler leur stock de gazole. Elles ont notamment été aidées par l’état qui donnait des incitants fiscaux à la pompe. Progressivement, l’essence a été délaissée au profit du diesel jusqu’à représenter 80% du parc automobile en France et en Belgique.
En 2008, afin de s’attaquer aux rejets et préserver la planète, les différents gouvernements européens ont accordé des primes en fonction du rejet de CO2. Le rejet de CO2 étant directement proportionnel à la consommation, c’est une fois encore le diesel qui a obtenu la plupart des primes (l’hybride n’ayant pas encore fait ses preuves).
Par exemple, pour une Audi A3 de 1996 équipée du moteur 1.9 TDI Euro3 vous bénéficiez d’une prime de 250€ de la part de l’état.
Le problème qui s’est produit ensuite est simple : la France n’arrivait pas à répondre à la demande de Diesel. Elle devait donc à la fois importer du diesel mais également exporter son essence qui avait peine à trouver acquéreur. Étant donné que les accises sur le diesel sont inférieures aux accises sur l’essence, il n’a pas fallu attendre longtemps avant que la France (suivie par d’autres pays comme la Belgique) fasse volte-face.
Sur base du constat selon lequel 42000 personnes décèdent chaque année en raison d’un cancer lié aux microparticules, le gouvernement a décidé de mettre le moteur à essence à nouveau sur le devant de la scène. Le résultat n’a pas tardé à se faire attendre, accéléré par une hausse progressive des accises sur le diesel, le moteur à essence se vend aujourd’hui mieux que le moteur diesel.
Hormis le plaisir de rouler avec un véhicule essence, nous noterons notamment le coût d’entretien inférieur à celui d’un moteur diesel de même cylindrée. L’absence de filtre à particules est un avantage également étant donné la suppression des problèmes potentiels qui en résultent.
Si cela est une très bonne nouvelle de manière générale pour les rejets de polluants cancérigènes, ça l’est nettement moins en ce qui concerne les émissions de CO2 qui, quant à elles, grimpent en flèche depuis la hausse des demandes d’immatriculation de véhicules à essence. En effet, comme expliqué plus haut, un moteur essence, de par sa conception, consomme toujours davantage qu’un moteur diesel similaire. De ce fait, un moteur diesel émettra toujours moins de CO2 qu’un moteur essence équivalent. Si tout le monde se tourne vers de l’essence, la consommation globale et le CO2 vont donc augmenter. Ce qui rentre donc à court terme dans les caisses de l’état aujourd’hui, risque à long terme de coûter très cher. En effet, les accords de Paris (2030), visant à réduire de manière drastique les émissions de CO2, pourraient ne pas être respectés.
Et si la vraie solution n’était pas obtenue par des tirages de ficelles de l’état, mais bien par un constructeur qui arriverait à augmenter le rendement du moteur essence en proposant un moteur à la fois sobre et très peu polluant ?
C’est en tout cas la solution proposée par le japonais Mazda via son tout nouveau moteur Skyactiv X.